Pensé
°
Nombre pensé. –
Nombre choisi
par une personne et qui doit être deviné par une autre. Des opérations
successives sont indiquées et le résultat final ou non peut permettre de
deviner le nombre choisi. Dans certains cas, des questions peuvent être posées
pour savoir, par exemple, si le nombre pensé est pair ou impair. Parfois, le
choix de plus d'un nombre au départ est requis.
Des objets numérotés comme
des jetons ou des cartes peuvent être utilisés. Le calcul algébrique permet
de créer de nombreuses récréations de cette classe.
Dans les siècles
passés, les nombres pensés ont eu une place importante dans la littérature
récréative, d'autant plus qu'ils peuvent être, avec des variantes, la base de
tour de magie. Voici sept exemples :
1. On dit à la personne :
Pensez à un nombre. Multipliez-le par 6. Additionnez 42. Divisez le résultat
par 3. Soustrayez 20. Divisez le résultat par 2.
Quel est le résultat ?
Il s’agit d’additionner 3 au résultat pour trouver
le nombre pensé. Pour ne pas que la personne devine le truc, on peut
modifier certaines opérations à la condition de connaître au préalable
la relation entre le résultat et le nombre pensé.
2. On dit à la personne : Pensez à un nombre.
Additionnez 6. Additionnez le nombre initial. Divisez le résultat par 2.
Soustrayez le nombre initial. Quel est le résultat ?
On n’a pas besoin de demander à la personne son
résultat car celui-ci est toujours 3. Ci-après, on donne la séquence
d'opérations et leur représentation visuelle à l'aide d'une boîte et des
billes. Le nombre pensé correspond au nombre de billes sans tenir compte de
la boîte.
3. Faites tripler le nombre pensé. Faites prendre la
moitié du résultat obtenu, exactement si c’est possible, sinon on fera
ajouter 1 au quotient. Faites tripler le nouveau résultat obtenu et qu’on
vous annonce le résultat définitif. Vous divisez alors par 9 ce nombre
définitif. Le nombre pensé sera le double du quotient, sauf s’il a fallu
ajouter 1 dans la seconde opération ; dans ce dernier cas, vous
ajouterez également 1. Nicolas Chuquet
(1450-1488)
Par exemple, le nombre pensé est 35. La personne
fait : 35
´
3 = 105, 105
¸
2 = 52 reste 1, 52 + 1 = 53, 53
´
3 = 159. Vous
faites 159
¸
9 = 17 reste 6, 17
´
2 + 1 = 35.
4. Faites multiplier le nombre pensé par lui-même. Faites
augmenter le nombre pensé d’une unité et multiplier le nombre obtenu par
lui-même. Faites effectuer la différence des deux carrés. Connaissant cette
différence qui est toujours un nombre impair, en la diminuant de 1, on a le
double du nombre cherché. Jacques Ozanam
(1640-1717)
Par exemple, le nombre pensé est 26. La personne fait 26
´
26 = 676, 27
´
27
= 729, 729 - 676 = 53. Vous faites : 53 - 1 = 52 et 52
¸
2 = 26.
5. Faites penser à un nombre. Faites-le multiplier par 3.
Faites retrancher 1 du produit obtenu et multiplier le résultat obtenu par 3.
Faites ajouter le nombre pensé au dernier produit obtenu. Demandez le
résultat, ajoutez-lui 3 mentalement ; le résultat est un nombre exact de
dizaines, supprimez le zéro (chiffre des unités) et vous avez le nombre
pensé. Gaston Boucheny (1865-1935)
Par exemple, le nombre pensé est 52. La personne fait 52
´
3 = 156, 156 - 1 = 155, 155
´
3 = 465, 465 + 52 = 517. Vous faites : 517 + 3 = 520. On supprime le 0.
6. On peut aussi deviner un nombre en
utilisant quatre cartes sur lesquelles on a préalablement inscrit des nombres.
Voici un ensemble de quatre cartes :
Dans la confection de
la carte 4, on écrit 16 vis-à-vis 8, 2 vis-à-vis 9 et ainsi de suite On
place d’abord les quatre cartes dans l’ordre, la carte 1 étant
au-dessus. On demande à une personne de choisir un nombre de 1 à 16. On
lui montre les quatre cartes, le recto pour la carte 4, et on lui demande de
dire si, oui ou non, le nombre choisi apparaît sur la carte désignée.
Pour les trois premières cartes, quand la personne dit oui, on ne fait que
glisser la carte sous le paquet. Quand la personne dit non, en plus de
glisser la carte, on lui fait faire un tour de 180°. On laisse la carte 4
sur le paquet. Si le nombre y apparaît, on fait tourner la carte de 180°;
sinon, on tourne la carte de 90° vers la droite. On retourne le paquet
et le nombre choisi apparaît seul dans une fenêtre.
7. De plusieurs nombres par ordre commençant par l’unité
et disposés en rond, deviner lequel on aura pensé. Soit par exemple les
nombres de 1 à 12.
Au nombre touché ajoutez le plus grand nombre du cercle, et
dites à la personne qu’à partir du nombre qu’elle touche, inclusivement,
elle compte à rebours sur le cercle depuis le nombre qu’elle a pensé jusqu’à
la somme que vous avez obtenue, et en touchant à mesure chacun des nombres du
cercle : le nombre sur lequel elle s’arrêtera sera le nombre
pensé. Extrait de Problèmes
plaisants et délectables qui se font par les nombres de Claude-Gaspard
Bachet de Méziriac (1581-1638), 3e éd., 1874, p. 86
Voici un exemple dans lequel on écrit les nombres
de la figure en lettres : La personne pense à 10. Elle touche à TROIS (3).
Vous faites 3 + 12 = 15. Sans mentionner l’opération faite, vous dites à
la personne de toucher à TROIS et de compter les nombres jusqu'à 15 dans l’ordre
inverse de la suite. La personne commence à compter comme si elle était au
rang 10, soit son nombre pensé. Elle compte 10 (TROIS), 11 (DEUX), 12 (UN),
13 (DOUZE), 14 (ONZE), 15 (DIX). Au rang 15, on trouve DIX. Le nombre pensé
est 10. Dans un tour de magie, on peut additionner mentalement un autre
nombre que 12. Dans ce cas, lors de l’arrêt, on corrigera mentalement l’opération
de comptage et on dira à la personne : Non, ce n’est pas le nombre
auquel tu as pensé, c’est plutôt ... On peut remplacer les nombres par
des objets numérotés comme des cartes ou encore on peut choisir une autre
suite.
© Charles-É. Jean
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