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Ceci est le sixième livre édité par Récréomath.

Secrets des carrés 
magiques d'ordre 3


Par Charles-É. Jean

 

* * *

 

Chapitre 1. Généralités

Chapitre 2. Opérations sur les carrés magiques (ci-après)

Chapitre 3. La densité

Chapitre 4. Carrés magiques équivalents

Chapitre 5. Des trios de triplets

Chapitre 6. Raisons d'un carré magique

Chapitre 7. Formation d'un carré magique

Chapitre 8. Opérations sur les éléments

 

Chapitre 2

Opérations sur les carrés magiques

Sommaire. Somme de deux carrés magiques d’ordre 3. Somme d’un carré magique et de son opposé. Différence de deux carrés magiques d’ordre 3. Produit de deux carrés magiques d’ordre 3. Produit d’un carré magique et d’un scalaire. Quotient de deux carrés magiques. Élévation d’un carré magique à une puissance. Propriétés de l’addition des carrés magiques. Propriétés de la multiplication d’un carré magique et d’un scalaire. Quelques théorèmes sur les carrés magiques. Équation magique. Carrés magiques dont les éléments sont des variables.

* * * * * * * * * * *

2.01 Somme de deux carrés magiques d’ordre 3
Si on additionne les éléments homologues de deux carrés magiques A et B d’ordre 3, on obtient un troisième carré magique C. Soit A le premier carré magique et B le second,

a1

a2

a3

 

b1

b2

b3

a4

a5

a6

 

b4

b5

b6

a7

a8

a9

 

b7

b8

b9


alors le troisième est : C = A + B.

a1 + b1

a2 + b2

a3 + b3

a4 + b4

a5 + b5

a6 + b6

a7 + b7

b8 + b8

a9 + b9

Puisque A est un carré magique, on a : a1 + a2 + a3 = a4 + a5 + a6 = a7 + a8 + a9. Puisque B est un carré magique, on a : b1 + b2 + b3 = b4 + b5 + b6 = b7 + b8 + b9.

En additionnant membre à membre chacune des égalités, on obtient :
a1 + b1 + a2 + b2 + a3 + b3 = a4 + b4 + a5 + b5 + a6 + b6 = a7 + b7 + a8 + b8 + a9 + b9.

Les sommes horizontales sont égales. On pourrait faire de même pour les sommes verticales et diagonales.

Exemple 1. Soit A le premier carré magique, B le deuxième

et C = A + B le troisième
.

18

12

24

14

18

12

12

24

18


Exemple 2. Soit A le premier carré magique, B le deuxième,

9,5

0,5

6,5

 

2,5

2,5

2,5

2,5

5,5

8,5

 

2,5

2,5

2,5

4,5

10,5

1,5

 

2,5

2,5

2,5


et C = A + B le troisième.

12

3

9

5

8

11

7

13

4

Quand on additionne un carré magique d’ordre 3 et un scalaire correspondant à un carré magique du même ordre, on obtient un autre carré magique. Par exemple, si on additionne le scalaire 4 au premier carré magique ci-après, on obtient le second carré qui est aussi magique.

9

4

5

 

13

8

9

2

6

10

 

6

10

14

7

8

3

 

11

12

7


2.02 Somme d’un carré magique et de son opposé

Le carré dont les éléments sont les inverses additifs des éléments homologues de An est appelé carré magique opposé de An. Il est noté –An. On peut montrer que ce carré opposé est un carré magique en vérifiant que les sommes horizontales, verticales et diagonales sont égales. Exemple. Soit A le premier carré et -A le second, - A est le carré magique opposé de A.

4

-3

2

 

-4

3

- 2

-1

1

3

 

1

-1

- 3

0

5

- 2

 

0

-5

2

La somme d’un carré magique A d’ordre n et de son opposé –A est égale au carré magique nul. On peut écrire : An + (- An) = 0n = 0. Exemple.  Soit A le premier carré et -A le second,

33

12

27

 

-33

-12

-27

18

24

30

 

-18

-24

-30

21

36

15

 

-21

-36

-15

 

2.03 Différence de deux carrés magiques d’ordre 3
La différence des deux carrés magiques A et B d’ordre 3 est égale à un troisième carré magique d’ordre 3 obtenu par la soustraction des éléments homologues de A et de B. 

Soit A le premier carré magique, B le second,

1

12

5

 

3

1

5

10

6

2

5

3

1

7

0

11

 

1

5

3

alors A - B est un carré magique. En effet, A - B = A + (-B). 

Donc, A - B ci-dessous est un carré magique.

-2

11

0

5

3

1

8

-5

8

La différence de deux carrés magiques égaux d’ordre 3 est un carré magique nul. La différence de deux carrés magiques équivalents ou colinéaires d’ordre 3 est un carré magique de médian nul.

Quand on soustrait un carré magique d’ordre 3 et un scalaire correspondant à un carré magique du même ordre, on obtient un autre carré magique. Exemple.  

88

11

66

- 11 =

77

0

55

33

55

77

22

44

66

44

99

22

33

88

11

2.04 Produit de deux carrés magiques d’ordre 3
Le produit de deux carrés magiques non-homogènes d’ordre 3 n’est pas un carré magique. 

Soit A le premier carré magique, B le second,

8

1

6

 

8

3

7

3

5

7

´

5

6

7

4

9

2

 

5

9

4

 
alors A ´ B ou AB ci-contre n’est pas magique, car 64 + 3 + 42 = 109 et 15 + 30 + 49 = 94. 

64

3

42

15

30

49

20

81

8

On peut faire le produit d’un carré magique non-homogène A et d’un carré magique homogène B. On obtient un carré magique non-homogène dont les éléments sont le produit des éléments homologues de A et de B.

Soit A le premier carré et B le second,

9

2

7

 

5

5

5

4

6

8

´

5

5

5

5

10

3

 

5

5

5

AB est le produit.

45

10

35

20

30

40

25

50

15


Quand on fait le produit de deux carrés magiques homogènes,

2

2

2

 

5

5

5

2

2

2

´

5

5

5

2

2

2

 

5

5

5

on obtient un carré magique homogène.

2.05 Produit d’un carré magique et d’un scalaire
Le produit d’un scalaire k et d’un carré magique A d’ordre 3 est un carré magique noté kA. Les éléments sont le produit de k et de chaque élément du carré magique A. Voici trois exemples :

Le deuxième carré magique est l’octuple du premier.

5

11

14

 

40

88

112

19

10

1

 

152

80

8

6

9

15

 

48

72

120

Le deuxième carré magique est égal au premier multiplié par 1/101.

2828

2121

2626

 

28

21

26

2323

2525

27271

 

23

25

27

2424

2929

2222

 

24

29

22

Le rapport des deux carrés magiques est de 3 à 1.

5

1

6

 

5/3

1/3

2

5

4

3

5/3

4/3

1

2

7

3

 

2/3

7/3

1

 

2.06 Quotient de deux carrés magiques
On peut diviser un carré magique non homogène par un autre et obtenir un carré magique comme quotient, à la condition que l’un des deux carrés soit un multiple ou un sous-multiple de l’autre. Le carré magique obtenu est alors homogène. Soit A et B deux carrés magiques,

57

3

45

 

171

9

135

23

35

47

 

69

105

141

25

67

13

 

75

201

39

À la suite de la division de l’un par l’autre, on obtient dans l'ordre A/B et B/A.  

1/3

1/3

1/3

 

3

3

3

1/3

1/3

1/3

 

3

3

3

1/3

1/3

1/3

 

3

3

3

Si au moins un élément du diviseur est nul, on ne peut pas effectuer la division. Soit C le premier carré magique et D le second, alors D/C n’est pas un carré magique car 0/0 est une expression indéterminée. Il en est de même de C/D.

4

0

5

 

0,4

0

0,5

4

3

2

 

0,4

0,3

0,2

1

6

2

 

0,1

0,6

0,2

On peut diviser un carré magique non-homogène par un carré magique homogène ou un scalaire en divisant les éléments homologues des deux carrés magiques ou les éléments du carré magique par le scalaire. On obtient ainsi un carré magique non homogène. 

Soit A le premier carré magique et B le second, 

19

8

12

 

10

10

10

6

13

20

 

10

10

10

14

18

7

 

10

10

10

alors A/B est le troisième carré magique.

1,9

0,8

1,2

0,6

1,3

2,0

1,4

1,8

0,7

Soit C le premier carré magique ci-dessous et D = 1/21, alors CD est le deuxième carré magique.

16/7

1/7

10/7

 

48

3

30

3/7

9/7

15/7

 

9

27

45

8/7

17/7

2/7

 

24

51

6

On peut diviser un carré magique homogène par un carré magique homogène ou par un scalaire, sauf si le diviseur est le carré magique nul ou le scalaire 0. Exemple.

21

21

21

 

3

3

3

 

7

7

7

21

21

21

¸

3

3

3

=

7

7

7

21

21

21

 

3

3

3

 

7

7

7

2.07 Élévation d’un carré magique à une puissance
On peut élever un carré magique homogène à une puissance p en élevant chacun des éléments du carré magique à cette même puissance p. Exemple 1. Soit A le premier carré et A3 le second, On peut élever un carré magique homogène à une puissance p en élevant chacun des éléments du carré magique à cette même puissance p. Exemple 1. Soit A le premier carré et A3 le second,

2

2

2

 

8

8

8

2

2

2

 

8

8

8

2

2

2

 

8

8

8

Exemple 2. Si B = 5, alors B4 = 625.

2.08 Propriétés de l’addition des carrés magiques
Si A, B, C appartiennent à l’ensemble M des carrés magiques d’ordre n, alors :

1. A + B e M                             Fermeture.                       
2. A + B = B + A                       Commutativité.
3. (A + B) + C = A + (B + C) 
    Associativité.
4. A + 0n = 0n + A = A
             
Existence du carré magique nul 0n.
5. Pour tout A e M, il existe - A tel que A + (- A) = (- A) + A = 0n
Existence du carré magique opposé

L’ensemble des carrés magiques M, muni de l’addition, a une structure de groupe puisque cette opération possède les propriétés 1, 3, 4 et 5. De plus, puisque l’addition est commutative dans M, M est un groupe commutatif.


2.09 Propriétés de la multiplication d’un carré magique et d’un scalaire
Si A et B appartiennent à l’ensemble M des carrés magiques M d’ordre ; si k1 et k2 appartiennent à l’ensemble K des scalaires, alors :

1. k1A e                      Fermeture.
2. k1A = Ak1                   Commutativité.
3. k1(k2A) = (k1k2)A       Associativité.

4. IA = AI = A                  Existence du carré magique unitaire I.

5. La multiplication est distributive sur l’addition à droite et à gauche.

Exemple 1. A(k1 + k2) = Ak1 + Ak2 = k1A + k2A = (k1 + k2)A

Exemple 2: k1(A + B) = k1A + k1B = Ak1 + Bk1 = (A + B)k1

2.10 Quelques théorèmes sur les carrés magiques

Théorème 1. Si A = B, alors A + C = B + C.

Théorème 2. Si A + B = C, alors B = C – A. 

Théorème 3. Si A + C = B + C, alors A = B.

Théorème 4. Si k1A = k1B, alors A = B. 

Théorème 5. Si k1A = k2A, alors k1 = k2

Théorème 6. Si k1X = A, alors X = A/k1 ou k ¹ 0. 

Théorème 7. A0n = 0nA = 0n = 0.

Théorème 8. K10n = 0nk1 = 0n = 0.

Théorème 9. - (- A) = A. 

Théorème 10. Si k1A = 0, alors k1 = 0 ou A = 0 ou encore k1 = 0 et A = 0. 

2.11 Équation magique
Une équation magique est une équation dont les variables représentent des carrés magiques. Les carrés magique sont désignés par X, Y, Z ou par les scalaires x, y, z.

Exemple 1. Résolvez l’équation magique suivante :  

 

2

1

3

=

8

1

6

(2X + 4) ´

3

2

1

3

5

7

 

1

3

2

4

9

2

2X =

8

1

6

-

8

4

12

3

5

7

12

8

4

4

9

2

4

12

8

 

2X =

0

- 3

- 6

- 9

- 3

3

0

- 3

- 6

 

X =

0

- 3/2

- 3

- 9/2

- 3/2

3/2

0

- 3/2

- 3

Exemple 2. Résolvez le système d’équations magiques 

 

2X + 3Y =

 

22

2

15

6

13

20

11

24

4

5X - 2Y =

6

15

9

13

10

7

11

5

14

Solution. On multiplie la première équation par 2. Puis, on multiplie la deuxième équation par 3.

 

4X + 6Y =

 

44

4

30

12

26

40

22

48

8

 

 

15X - 6Y =

 

18

45

27

39

30

21

33

15

42

On additionne membre à membre les deux équations précédentes. On obtient :

 

19X =

 

62

49

57

51

56

61

55

63

50

La valeur de X est :

 

X = 1/19 ´

 

62

49

57

51

56

61

55

63

50

On remplace X par sa valeur dans une des deux équations et on obtient :

 

Y = 1/19 ´

 

98

-20

57

4

45

86

33

110

-8

2.12 Carrés magiques dont les éléments sont des variables
Il arrive parfois qu’un carré magique soit formé d’éléments qui sont des variables. On cherche alors à connaître la valeur de ces variables en faisant chaque ligne, chaque colonne et chaque diagonale égales entre elles deux à deux. On obtient ainsi (2n2 + 3n + 1) équations. Lorsque n = 3, on aura 28 équations.

Trois cas peuvent se présenter :

¥ La solution est unique. Exemple. Soit le carré magique A,

2z

x+1

3y+7

5x- 1

4y+1

z+7

3y+1

2z+3

2x+2

La résolution de quelques équations donne x = 2, y = 3, z = 10 et on obtient :

20

3

16

9

13

17

10

23

6

 

¥ Le système d’équations peut recevoir une infinité de solutions. Exemple.

a

b

c

d

e

f

g

h

i

¥ Le système d’équations ne peut pas être résolu. Exemple.

x+1

y

z

2x

2y

2z

3x

3y

3z


Voir Chapitre 3